Même si aujourd’hui les œuvres du musée des Beaux-Arts bénéficient d’une description « augmentée », c’est surtout le bâtiment du Palais Saint-Pierre que j’affectionne, que ce soit sa cour intérieure ou son escalier monumental qui mène au premier étage. Lorsqu’on entre dans son jardin par l’entrée qui donne sur la place des Terreaux, on passe d’une place bruyante à ce petit havre de paix, où après quelques pas seulement, il ne reste plus qu’un regard auditif sur la fontaine Bartholdi. Les bruits de la circulation, des travaux et de la foule ont été filtrés, et seul le son du jet d’eau nous arrive de la place, sans aucune autre nuisance. Peu de lieux permettent de passer d’un monde à un autre en quelques mètres seulement. J’aime aussi ce décalage entre les enfants qui jouent, leur insouciance, et l’immensité des œuvres qui les entourent et dont ils ignorent le poids historique ; c’est assez émouvant. En faisant le tour du jardin sous les arches, l’ambiance est encore différente : on bénéficie de la fraicheur du bâtiment, de la pierre. La sonorité y est différente aussi, plus intime.