Je suis venue à Lyon pour passer ma licence en musicologie. Je suis tombée amoureuse de la ville et y suis restée. N’habitant pas dans le centre, grâce à Isis, mon chien guide, j’ai pris l’habitude de partir en exploration au-delà de mes déplacements « alimentaires ». J’ai fait de belles découvertes, notamment des parcs, des salons de thé ou des musées. Si l’Opéra me fascine naturellement par son aspect musical, le quartier de l’Hôtel de Ville m’intéresse vraiment dans son ensemble. J’écoute toujours comment sonne un lieu, l’ambiance qui s’en dégage ; j’essaye d’en distinguer les différents éléments, qui me racontent quelque chose. C’est souvent facile en intérieur, avec les hauteurs sous plafond ou la résonance des volumes. Ici l’ambiance sonore extérieure est assez palpable malgré tout. Elle peut être oppressante, avec les manifestants, les voitures et scooters, ou le bruit des skaters. Mais elle peut également être euphorisante, avec le bruit agréable du petit cours d’eau qui descend, les discussions en terrasses sur les hauteurs de la place, les odeurs de l’herbe du jardin, ou encore les chiens qui jouent. Tous ces éléments auditifs font tantôt peur, tantôt voyager ; ils dynamisent et rendent la place vivante en l’espace de quelques pas seulement.