J’entends le bruit de la place des Terreaux derrière moi, mais tout est silencieux devant, dans ce petit passage vers un autre monde plus calme. En levant la tête, j’ai l’impression d’être face à une montagne rassurante, avec ses ruelles étroites, entourées d’immeubles protecteurs. En baissant la tête, je fais le lien avec ce que mes pieds et ma canne me remontent, ces pavés d’époque qui plongent mon imaginaire dans un univers pittoresque. On m’a raconté qu’il y avait des graffitis dans les Pentes, alors je m’imagine certains murs couverts de superbes tags. Là, par exemple, j’entends un bruit au-dessus de nous, une sorte de drapeau qui claque ; il doit y avoir une fête en préparation. Je m’imagine les fanions colorés et une ambiance enjouée. L’écho et la résonance de ma voix me donnent envie de parler doucement. J’entends aussi de l’eau qui coule et des bruits de couverts à travers une fenêtre. Un son de piano s’en échappe également. Tous ces bruits, les mélodies, les éléments, c’est un peu comme une petite campagne au centre-ville.